Commissaire : Thérèse St-Gelais
L’actualité du travail de Stéphanie Béliveau ne fait aucun doute. D’autant plus si notre regard se dirige en tout premier lieu sur les conséquences catastrophiques de la production humaine abandonnée aux rives des plages et des continents en envahissant ce qu’il reste de la nature dans le sens strict du terme. Mais son actualité ne se réduit pas à cette conscience aiguë de la déroute insensible de l’« homme ». Face à un épuisement des sources vitales qui nous font (sur) vivre pour très peu de temps encore, si l’on s’en tient à ce que disent plusieurs scientifiques, écologistes et quelques figures politiques éclairées, l’ouverture d’un passage obligé vers des comportements mésestimés, comme celui de la sollicitude, s’avère fondamental. Or, ce passage, il apparaît telle une signature chez Béliveau.
– Thérèse St-Gelais
Maison de la culture Côte-des-Neiges
Du 13 décembre 2018 au 17 février 2019
Installation et dessins à la Galerie Plein Sud. Deux performance de Martine Viale dans le cadre de cette expo.
Une vieille salle de classe encombrée d’objets épars et incongrus. La cloche sonne, un professeur apparaît et intime les spectateurs à prendre leurs manuels : la classe commence. Brisant peu à peu les consignes et les règlements propres à l’environnement scolaire, la performance se déploie et initie le spectateur au phénomène de la «jeune-fillisation» du monde, à partir d’une sorte de lecture dirigée du manuel, inspiré des Premiers matériaux pour une théorie de la Jeune-Fille du collectif Tiqqun. Poésie sonore, leçons d’un singulier professeur de ballet, chansons, sculptures, musique d’un quatuor à cordes viennent participer au portrait éclaté et symbolique de la Jeune-Fille que nous propose le Bureau de l’APA et ses collaborateurs issus des différentes sphères de l’art. Un audacieux bricolage indiscipliné.
La Jeune-Fille et la mort a été créé à Québec en 2010 et repris en 2012 au Mois Multi 13 et à l’Espace Libre (Montréal) puis en 2013 au Festival TransAmériques (Montréal).